Histoire & Culture
Traité de Kiganda
L’implantation à l'intérieur du Burundi par les Allemands n'a pas été facile. La reddition du roi Mwezi Gisabo a finalement été possible le 06 Juin 1903, alors que les envahisseurs s’étaient établis sur la côte Est du Lac Tanganyika depuis 1896.
Pendant toute cette période, les Allemands ont tenté de pénétrer dans le pays mais en vain. Il a fallu le capitaine allemand Von Berling qui a trouvé du soutien aux dissidents du roi, Maconco et Kirima qui revendiquaient des territoires. Ils ont forcé le roi à quitter sa capitale Muramvya et à se replier sur Kiganda après avoir échappé au feu des machines des Allemands et des incendies criminels dans la cour royale.
La croyance populaire dit que le roi ne fut jamais vaincu. Les pères de la mission catholique de Mugera et certains de ses fils influents comme Ntarugera ont eu beaucoup de difficultés à ramener le roi à négocier avec les Allemands. Le 06 Juin 1903, les Allemands ont été obligés de reconnaître que Mwezi Gisabo reste roi du Burundi et qu’un poste géré par un Allemand soit mis en place pour sa protection. En retour, assis sur le plat de rocs Kiganda, le roi du Burundi a dû :
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Reconnaître la souveraineté de l'Allemagne;
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Reconnaître l'autonomie de Maconco et Kirima respectivement à Bukeye et Muramvya;
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Accepter de payer une amende de 424 bétails à titre de réparation;
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Prendre l'engagement de ne plus entraver l'action de la mission catholique de Mugera, etc.
Ancienne colonie Allemande et Belge, le Burundi est connus comme un pays de tradition orale, légendes et contes ont inspiré les historiens. Depuis le 15ème siècle, Etat monarchique bien organisé autour d’un roi, le “Mwami”. Le roi a repoussé toutes les incursions des esclavagistes de Zanzibar avant de fléchir devant les Allemands en 1897.
Le Burundi devient indépendant en 1962 et son héros national, le Prince Louis RWAGASORE est assassiné le 13 octobre 1961. En 1966, avec la chute de la monarchie, MICOMBERO devient le premier président de la République du Burundi.
La population burundaise comprend trois composantes principales (Hutu, Tutsi, Twa). Néanmoins, contrairement à ce qui peut être le cas ailleurs en Afrique, ces groupes dits ethniques n’ont pas forgé des cultures séparées. Ici, une langue (le Kirundi) et des pratiques sociales communes ont constitué au cours du temps une culture partagée plus ou moins par l’ensemble de la population, réunies sur un territoire unifié depuis le XVIIIème siècle.
Bien que les traces physiques du passé, anciens et monarchiques, soient exceptionnelles dans cette civilisation du végétal et de la parole, le patrimoine culturel et historique du pays est d’une richesse considérable.
A qui prête l’oreille aux récits qui circulent localement sur le Burundi d’autrefois, certes enjolivés à l’occasion, et à qui s’intéresse aux lieux de mémoires anciens (des enclos arborés que l’on peine de plus en plus à localiser), aux souvenirs du temps jadis et aux témoignages de la vie d’aujourd’hui, se dévoile tout un univers culturel unique en son genre.